jeudi 5 novembre 2015

LES PURGES ET LES LAVEMENTS




Les purges

Les purges sont des médicaments utilisés depuis trop longtemps par les médecins, de tout horizon. Les Hygiénistes les condamnent comme tous les médicaments.

Durant le jeûne, il arrive que l'on remarque, de temps en temps, une selle être évacuée par l’organisme, quand il le souhaite. Mais, faut-il forcer l’organisme à vider les intestins même s’il ne le désire pas ? Les animaux qui jeûnent ne prennent jamais de purges. Ils prennent parfois quelques herbes coriaces pour se faire vomir, exactement comme si l'on chatouille la gorge avec une plume afin d'espérer la même réaction.



L'empoisonnement durant le jeûne

Est-ce que la présence de selles empoisonne le corps durant le jeûne ? Elle aurait tendance à le faire, mais le corps s'arrange pour qu'il en soit autrement. En effet, il s'en protège en déversant de la bile sur les selles puis en les desséchant, cela pour les empêcher de fermenter ou de se putréfier. Chaleur et humidité, voilà les deux facteurs de putréfaction. De plus, la bile rend aseptique le contenu intestinal. En effet, les animaux qui jeûnent ont les intestins totalement aseptiques au bout de 7 jours, seulement. Quand on ouvre leurs intestins, on ne sent aucune putréfaction. Ce ne sont pas les purges qui agissent sur les intestins pour les faire travailler, mais les intestins qui agissent sur les purges pour les expulser car ce sont des poisons. Ceux-là sont corrosifs et décapent les muqueuses intestinales sensibles en ruinant la flore précieuse.

Y a-t-il danger à garder plusieurs semaines des matières dans les intestins ? Y a-t-il absorption par la paroi du côlon ? Le corps en est-il, dans ce cas, empoisonné ?

Les animaux ne se sont jamais occupés de leurs intestins, quand ils jeûnent. Nous venons de dire que le foie rend aseptique le contenu intestinal par le déversement de la bile et par le dessèchement des matières. La fonction du côlon est normalement d'emmagasiner les matières fécales, tout en empêchant leur absorption. Par contre, la fonction de l’intestin grêle est d'absorber le bol alimentaire ou, du moins, en partie. Pour éviter cette absorption du côlon, le corps cherche le moyen le plus économique : ou bien vider les intestins, ou bien emmagasiner les matières en les desséchant et en déversant dessus de la bile, pour les neutraliser. Aucune absorption dangereuse durant le jeûne ne se produit par le côlon ; toutefois, elle pourrait se produire pendant qu'on mange. En effet, quand on mange le corps voit une grande partie de son énergie dirigée vers le travail de la digestion, et il ne lui en reste plus beaucoup pour s'occuper des matières fécales. Voilà ce qui explique l'auto-intoxication chez les constipés qui mangent et pas chez les jeûneurs constipés. Tout au moins, cette auto-intoxication se produit très peu chez un jeûneur dont les intestins sont en bon état  (Note de Fares ACHOUR : A chaque repas, alors, il ne faut point trop manger et surtout attendre d'avoir faim et d'être en forme pour ne pas se suralimenter). Nous avons surveillé des jeûnes de 40 jours et plus. Or, il arrive que la veille de la rupture du jeûne, la personne aille à la selle normalement.



Les lavements
 
Quant aux lavements, ils ont l'effet contraire à celui que le corps désire. Ils liquéfient le contenu intestinal permettant ainsi son absorption. Voilà ce qui provoque le mal de tête, la fatigue et la nausée après un lavement.

Quand on force les intestins à se vider, on n'accélère pas l'élimination car celle-ci se passe au niveau des cellules. Aller à la selle n'est pas éliminer. Le contenu des intestins n'a jamais fait partie des cellules du corps. Il se trouve en dehors du corps proprement dit. L'énergie utilisée dans le lavement ou la purge est soustraite aux cellules pour leur travail d'élimination. D'où le retard dans l'élimination.

Certains Naturopathes ignorants affirment que les jeûneurs prennent des risques mortels s'ils négligent de se purger ou de prendre des lavements. Nous avons surveillé des centaines et des centaines de jeûneurs sans lavements ni purges, avec les meilleurs résultats. Ceux qui n'ont aucune pratique peuvent affirmer tout ce qu'ils veulent ou tout ce que leur imagination fertile peut sécréter.

« Forcer les intestins à travailler ne permet pas une élimination supplémentaire par ce canal. La fonction normale ne peut être rétablie que quand la cause de sa suspension ou de son altération est supprimée. La fonction normale n'est rétablie que lorsque toutes les causes d'altérations fonctionnelles ont été ôtées. Prenez la purge la plus violente, prenez une série entière de lavements pour débarrasser les intestins de leurs déchets et vous n'aurez pas plus d'élimination par le sang.

« Un certain ressentiment vital se produit quand on force le corps à travailler. Le corps refuse alors de faire quoi que ce soit. Il réagit plus promptement aux mesures douces. Ainsi, le repos est plus efficace que les mesures énergiques. Traiter, c'est faire la guerre contre un ennemi imaginaire et aboutit à mettre par terre et à détruire le corps même qu'on prétend vouloir protéger. » — SHELTON. 


La raison principale pour laquelle nous sommes opposés aux purges et aux lavements est la suivante : les purgations sont des poisons — comme nous l'avons dit plus haut — que le corps expulse, ni plus ni moins. Quand les matières fécales deviennent insupportables à l'organisme, il les expulse aussi. C'est au corps de juger. Point n'est besoin de rendre le contenu intestinal intolérable par l'addition de purges pour obliger les intestins à agir. Ils agiront quand cela est nécessaire.



Des exceptions

Au sujet des purges et des lavements, nous faisons parfois une exception à la règle.

Chez les obèses qui ont 30 kg à perdre, nous leur donnons une bonne purge avant le jeûne, car leurs intestins contiennent des quantités monstrueuses de matières fécales et cela provoque des coliques intolérables, durant le jeûne.

Citons un cas en particulier. C'est celui d'un architecte parisien pesant 103 kg. Au bout de 30 jours de jeûne, des coliques insupportables apparaissent. Nous recommandons de se coucher sur le ventre, de faire quelques massages locaux doux. Cela soulage pour un temps, mais les coliques reviennent. Alors, nous procédons à un lavement ou deux à l'eau tiède savonnée. Le soulagement est instantané, mais les coliques reviennent plusieurs jours plus tard. Notons que ces coliques ne sont autres que les déchets qui donnent des gaz, lesquels font pression sur la paroi sensible des intestins. Ce jeûneur a ainsi jeûné 45 jours à l'eau pure, puis 42 jours en plus à l'eau teintée très légèrement d'une cuillerée de jus. Au total, 87 jours qui furent jalonnés de 4 ou 5 périodes où les coliques furent intolérables. Soulagement utilisé : position sur le ventre, massages locaux, lavements. Je suppose qu'une bonne purge avant le jeûne aurait fait éviter toutes ces souffrances à un jeûneur qui était devenu invalide durant les 2ème et 3ème mois de son jeûne. Faire un lavement dans ces conditions d'invalidité relève de l'exploit olympique et pose des problèmes d'ordre pratique difficiles. Il nous arrive 4 ou 5 fois par an de procéder à des lavements et nous le regrettons presque toujours. D'ailleurs les lavements ne nettoient que 50 cm seulement des intestins qui ont 10 mètres de long environ.

Le Dr. H. M. SHELTON administrait un lavement dans les cas d'hémorroïdes.

« Il se forme un bouchon très dur de déchets durant le jeûne. Or ce bouchon fait très mal quand il passe. Pour éviter ces douleurs, nous donnons un lavement le 2ème ou 3ème jour du jeûne, puis un autre au moment de rompre le jeûne, juste après, mais avant la première selle. Parfois, nous faisons un compromis avec un jeûneur qui s'est lui-même bouleversé avec l'idée préconçue qu'il a gardée au sujet d'un lavement. Nous le lui permettons comme un moindre mal. Parfois enfin, certaines personnes ont envie d'aller à la selle et malgré plusieurs essais répétés à plusieurs heures d'intervalle, elles n'arrivent pas à se dégager. C'est alors que nous permettons un petit lavement, mais auparavant nous demandons de patienter quelque temps avant d'en arriver là. Il arrive souvent que cette attente aboutisse à une selle sans lavement. »

Au cours de sa carrière, Shelton a néanmoins fini par supprimer tout lavement.


Quand un jeûneur a une forte envie d'aller à la selle et n'arrive pas à se dégager, nous lui demandons toujours d'ignorer cette envie, de ne jamais forcer et parfois de s'y opposer tout en gardant le lit. Au bout de plusieurs heures, ils vont à la selle sans aucune difficulté, comme une femme qui accouche, les tissus s'étant élargis peu à peu. Cela étant dit, nous donnons actuellement une purge à tous les jeûneurs en surpoids grave, tout au début de leur jeûne, pour qu'ils puissent entreprendre leur jeûne, proprement. Uniquement pour les jeûnes qui dépassent dix jours. En mettant sur la balance l'énergie que le corps dépense durant plusieurs semaines de jeûne à neutraliser les matières fécales et celle qu'il dépense pour expulser une purge, il y a de fortes probabilités que le jeûneur soit gagnant en se purgeant. C'est du moins notre avis. Nous donnons donc au début du jeûne une dose purgative qu'on répète 6 heures plus tard, jusqu'à obtention du résultat attendu. D'autre part, l'occlusion intestinale ne peut pas arriver aux jeûneurs, mais à ceux qui mangent comme tout le monde.
 

Fréquence des purges
 
Les purges trop fréquentes présentent des inconvénients graves : elles décapent la flore intestinale et affaiblissent considérablement l'organisme. En effet, le corps réclame souvent des semaines pour refaire une telle flore.

Nous donnons la première purge (non sucrée) le 1er jour du jeûne — pour un jeûne moyen de 10 jours, pas de purge. Aucune purge n'est donnée durant la réalimentation, sous aucun prétexte. Ensuite, tous les 15 jours de jeûne. Les obèses devraient en prendre peut-être tous les 8 jours car ils ont un stock de selles plus gros que les autres.


L'élimination durant le jeûne se déclenche par trois voies principales :

• par les urines qui deviennent chargées, colorées allant jusqu'à la couleur marron, avec parfois du sable, du pus, etc. ;

• par la respiration, l'haleine devenant fétide et le goût de la bouche mauvais ;

• par le tube digestif où une quantité incroyable de déchets métaboliques s'y déverse, comme dans une poubelle. En effet, quand nous donnons la purge au début du jeûne, les sujets évacuent de grosses quantités de selles en affirmant que leurs intestins sont entièrement vidés. Mais, 15 jours plus tard nous leur donnons une 2ème purge et, à leur grand étonnement ainsi qu’au nôtre, ils sont encore susceptibles d’évacuer des selles en quantités appréciables.

De plus, l'examen de ces selles montre qu'elles sont beaucoup plus mauvaises, plus putrides et plus noires que celles qui ont suivi la première purge. Cela s'explique parfaitement car les selles de la première purge comprennent des déchets alimentaires alors que celles de la seconde purge comprennent des déchets métaboliques qui sont bien plus toxiques. Une évolution importante dans notre technique a donc vu le jour.



Un changement d'avis

Qu'est-ce qui nous a fait changer de méthode, au sujet des purges ? Nous n'en avons jamais donné depuis 25 ans que nous surveillons des jeûneurs par milliers.

Mais, tout récemment, plusieurs cas se sont présentés qui souffraient, au bout de quelques jours de jeûne, de coliques abdominales dues, sans nul doute, à la putréfaction des selles emmagasinées dans les intestins. Nous avions l'habitude de pallier à ces souffrances inutiles par des massages locaux, par un lavement, un peu de marche, par la position couchée sur le ventre ou même par un entracte alimentaire, dans le jeûne. Toutes ces mesures ne donnaient pas le soulagement attendu et le jeûneur poursuivait le jeûne en souffrant plus ou moins de coliques tenaces. Devant une telle situation qui devient pratiquement intolérable chez les obèses, nous avons décidé de vider les intestins par une purge, au début du jeûne, et même une seconde fois chez les obèses qui ont des quantités inouïes de selles dans leur ventre.

Nous connaissons tous les inconvénients de la purge : perte de la flore intestinale, énervation et arrêt momentané de l'élimination, fatigue générale momentanée ; les animaux n'en prennent pas quand ils jeûnent même s'ils se sont bourrés de poisson avant le jeûne, comme c'est le cas de l'ours qui hiberne trois mois sans purge et sans ennuis. Toutefois, nous estimons que ces inconvénients sont largement compensés par le nettoyage des intestins et la libération des forces vitales à des travaux plus utiles que la neutralisation des selles et leur aseptisation, par la bile, puis leur dessèchement. Une telle mesure ne doit pas être répétée plus d'une fois tous les 15 jours. Il est certain qu'elle ferait éviter les accidents dus aux bouchons éventuels, accidents rares mais qui peuvent bien arriver.Chez les maigres, le transit est trop rapide tandis que chez les obèses, il est plus lent, et leurs réserves de selles sont bien plus abondantes.

Noter qu’une purge en cours de jeûne n’aura aucun effet, sauf si elle comporte une dose quadruple. Et avec une muqueuse lésée, la digestion ne sera plus jamais satisfaisante. C’est l’entérite qu’on installe. Et le jeûne ne guérit pas l’entérite quand elle est trop avancée. Alors, il faut se méfier des purges, fussent-elles des tisanes. Les tisanes purgatives affaiblissent également le pouvoir digestif, par la suite.


 
En conclusion, il est préférable de suivre une préparation diététique avant de jeûner, plutôt que de prendre une purge, fût-elle végétale (gélules de rhubarbe, huiles essentielles, mélanges d’herbes, etc.). Au bout d’une semaine de cette préparation (voire plus selon les cas), les intestins ne contiennent plus que les déchets d’aliments sains, lesquels eux, peuvent être stockés durant plusieurs semaines de jeûne, sans aucun inconvénient. En effet, les déchets putrescibles provenant d’un repas de viande, de poisson ou même de pain, ne sont pas comparables avec les déchets inoffensifs provenant de plusieurs repas composés de fruits et de légumes. 


EXTRAITS DE JEÛNER POUR REVIVRE ET LE JEÛNE, MEILLEUR REMÈDE DE LA NATURE.

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